Ce goût pour la liberté est né à Gorée où elle a passé son enfance : courir en short à travers
toute l’île, en faire le tour à la nage, partir des heures sans que ses parents ne sachent
exactement où elle se trouvait. C’était la vie au village : tout le monde se connaissait et donc
jetait un œil sur les enfants des uns et des autres. Son déménagement sur le continent pour
poursuivre le lycée, a coïncidé avec le sentiment de souffrance de la perte de cette liberté.
Depuis elle a toujours remis en question le conformisme de la société, les codes qui
contraignent la femme particulièrement. Sa vie de femme est à l’image de son enfance,
chaotique, dans cette volonté de repousser les carcans.
Féministe engagée, elle regroupe les femmes autour d’activités formatrices qui sont des
prétextes pour renforcer la solidarité entre elles. Sa maison les accueille pour réaliser des
travaux collectifs. Le premier atelier d’alphabétisation a eu lieu dans son garage, il y a huit ans.