Mariéme Faye

A propos de Mariéme Faye

 

 Je suis   une comédienne sénégalaise,  j’ai  reçu le prix de la meilleure comédienne sénégalaise avec le spectacle Poly Machin des Cruellas, en 2010. Fondé en 2004 avec Mada Ndiaye, le duo théâtral avait pour but d’aborder les questions qui traversent la société sénégalaise.

 

 

 

 A présent,  je  continue  mon  parcours de femme de combat en étant une entrepreneure culturelle et en abordant à nouveau la comédie avec des chroniques diffusées sur les réseaux sociaux.

 

“ Je suis née et j’ai grandi à Dakar. Mon père est originaire de la Petite Côte de   Guéréo. Ma mère est de Dakar. Mon père qui est commandant de bateau de pêche m’a toujours encouragé .   Je suis tenace et j’ai la volonté  d’apprendre,  de transformer  mon  expérience en savoir-faire et d’avancer. Mon père  a voulu que j’ai l’éducation qu’il n’a pas pu obtenir . Il m’a toujours dit: « Ma fille ou mon fils, pour moi c’est le même combat ». Si je suis devenue la femme que je suis aujourd’hui, droite dans mes bottes, c’est grâce  à  son soutien. . Il ne m’a jamais empêchée d’être qui je voulais être. Au début, quand j’ai commencé la comédie, ma mère n’était pas d’accord parce qu’ici c’était perçu comme un lieu de déperdition  . Mon père a tranché et m’a supporté. Tout ce qu’il demandait, c’était   des résultats. “Si tu t’engages dans quelque chose, tu vas jusqu’au bout”. Quand je m’engage, j’y vais à fond, donc. Quand j’ai reçu le prix de la meilleure comédienne sénégalaise … ils ont été très fiers. Ils viennent me voir au théâtre Sorano. On est pratiquement la seule compagnie de théâtre qui remplit la  salle”. 

 

 Je faisais  partie de la Compagnie de théâtre pour enfants Côté Jardin, avec Patricia Gomis, et nous nous produisions    dans les hôpitaux pour les enfants malades.   Nous avons  toutes les deux joué un peu partout au Sénégal, puis dans le reste du monde pour les enfants. “J’aime autant jouer pour les enfants que pour les adultes, parce que je traite de sujets différents. Je suis avant tout une comédienne, et la scène est l’endroit où je me sens le plus en sécurité. Je peux raconter des histoires magiques comme je peux parler de la société, de ce qui me fait mal et de mes critiques sur la société. Je peux développer mes idées sans pour autant demander le droit à la parole. La scène est le miroir de la société. J’y parle de mes combats autour des femmes et des enfants”.

 

“Gagner sa vie en tant que comédienne n’est pas toujours aisé, aussi mes recherches et les aléas de la vie m ‘ont  conduit à   me réinventer comme  entrepreneur culturel. Je suis aussi une entrepreneure  dans le domaine que j’aime : créer et innover. J’ai grandi à la Patte d’Oie et j’allais  au parc de Hann à pied. J’imaginais ce que j’ai mis en place aujourd’hui : l’espace Les nuages perdent leurs plumes, dans le parc de Hann. C’est un espace où l’on utilise la nature pour faire les installations de nos jeux… C’est aussi un espace de partage entre les parents et les enfants.  En plus, je peux m’épanouir  dans mon espace, où je produis pleins de spectacles pour la famille et les enfants. En ce moment, je prépare un one woman show. Je produis des spectacles tout public ici. Aujourd’hui, j’envisage de former des jeunes et transmettre mon art  à la nouvelle génération. On va pousser un peu plus loin et former aussi des jeunes qui veulent faire de la création”. 

 

“ On organisait  des ateliers de théâtres  dans les prisons pour hommes.   Maintenant, je me sens assez  forte  pour aller dans les prisons pour enfants sans me sentir gênée. Avec l’association « Maye ma chance »,  j’irai  dans toutes les prisons  (hommes, femmes et enfants) organiser des ateliers pour faciliter la réinsertion. Nous avons pour ambition de les accompagner dans la formation, l’éducation ou le théâtre, afin qu’ils ne récidivent pas. C’est un engagement communautaire”. 

 

“ Je m’engage aussi pour les droits des femmes. Je porte des plaidoyers, par exemple avec l’AJS, sur l’avortement médicalisé car beaucoup de femmes qui ont ete violees se retrouvent aujourd’hui en prison.  Quand le viol est suivi d’une grossesse, elles ne veulent pas de l’enfant. La violence continue quand on les oblige à porter l’enfant. Alors, elles se retrouvent en prison, la plupart du temps, en essayant d’avorter ou en tuant le bébé  à la naissance.  Mes chroniques portent sur ce genre de combat”.

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