Halimatou Souaré est une mère de famille de huit enfants qui exploitait les produits de son
verger. Au début du conflit en 1981, elle vivait entre son village Badem et Ziguinchor.
Désemparée par le nombre de cadavres à enterrer à Ziguinchor et par l’absence de ses
enfants, qu’elle imaginait morts, elle décida de s’engager pour la paix. Un jour, en rentrant
du village où elle était partie faire les récoltes, elle rencontra les rebelles en chemin et brandit une pancarte pour la paix. Même s’il fut motivé par la peur d’une mère pour ses enfants, ce premier acte citoyen et patriote témoigne du profond humanisme qui l’anime toujours aujourd’hui. Sans tenir compte des positions des différentes parties qui furent engagées dans ce conflit, ce qui la touche ce sont les vies sacrifiées dans des luttes fratricides..
« C’est le fils qui tue le père, c’est le père qui tue son fils», dit-elle.