Ndèye Marie Thiam
De pacifisme et de médiation

Géante pacifiste, féministe, médiatrice engagée dans la prévention et la gestion  des conflits. Générosité, force et humilité ! 

Ndeye Marie Diédhiou, veuve Thiam, est une enseignante qui a exercé pendant 25 ans et a intégré les mouvements de jeunesse dès son adolescence.
Dans le cadre professionnel, elle est devenue syndicaliste dans l’enseignement privé catholique et a adhéré aux mouvements féminins. « Je suis membre de pratiquement toutes les organisations de femmes qui existent en Casamance, de beaucoup tout au moins. Mais, c’est un avantage ou inconvénient, je ne me suis jamais lancée en politique. » D’après elle, c’est ce profil qui faisait d’elle la candidate idéale pour diriger la plateforme qui regroupe les organisations, toutes obédiences confondues.
Elle est coordinatrice de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance. Elle se définit elle-même comme étant la servante des femmes de la Casamance.

Traditionnellement, la femme casamançaise a le droit d’intervenir dans la prévention et la gestion des conflits, entre les villages, entre les communautés. Dans leur famille, elles régulent les tensions. Les femmes sont importantes dans la résolution du conflit, car elles ont pris la décision avec les hommes d’aller à la guerre. C’est dans les années 1990, quand elles constatèrent qu’elles et leurs enfants étaient les principales victimes, qu’elles ont donné une autre forme à leur action.
La plateforme des femmes pour la paix en Casamance a été créée en 2010 à l’initiative de deux organisations qui s’activaient dans la recherche de la paix. Dans le but de faire le bilan des activités des femmes dans la recherche de la paix, elles ont convoqué toutes les organisations de femmes de la Casamance. Ce comité de réflexion a eu l’idée de se constituer en une organisation qui regroupe 14 organisations faitières de femmes et compte 25 000 membres travaillant sur le bilan de la résolution du Conseil de sécurité 1325, soulignant ainsi l’importance d’une pleine participation des femmes au maintien de la paix.
Les activités de la plateforme comprennent une assistance aux victimes de conflits

armés, l’organisation de rencontres et de dialogue avec les différentes parties prenantes, des campagnes pour la signature des carnets de pétition demandant l’implication des populations dans la recherche de la paix.
En 2019, elles ont rencontré quatre des cinq candidats à l’élection présidentielle. Elles ont fait également des consultations publiques au niveau des neuf départements de la Casamance qui ont permis de relever leurs préoccupations en fonction de leur zone d’habitation. Après ces consultations et après avoir rencontré d’autres organisations observatrices de la crise, elles ont élaboré un livre blanc à destination du Président de la République qu’il leur reste à rencontrer. Elles ont bon espoir d’aller vers une paix durable.
« Cette accalmie que nous connaissons depuis des années est le moment favorable pour des négociations. Il faut le saisir pour les commencer ».

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